MONS INVISIBLE
Constructlab, Oiseaux Sans Tête, Thomas Lasbouygues, Luigi Coppola, Gabriel Mattei, Emmanuelle Roule, Johanna Dehio, Raccoon Brewery, voisins, voyageurs et complices...
Mons Invisible
« Nous nous approchons peut-être d’un moment de crise de la vie urbaine, et Les Villes Invisibles sont un rêve qui naît au cœur des villes invivables » écrivait l’écrivain italien Italo Calvino en 1972. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Qu’est-ce qui rend en 2015 la ville vivable, et plus que cela, la ville vivante ?
Le programme jeunesse de Mons 2015 intitulé Mon(s) idéal invitait citoyens montois et artistes de toute l’Europe à exprimer leurs utopies et leurs engagements pour construire l’avenir. ConstructLab a construit sur le toit-jardin de l’ancienne boulangerie militaire une Agora, lieu de vie et de partage de leurs histoires. Durant 4 mois, y ont cohabité fictions et réalités, rêves et complexités, personnages inventés et voisins de quartier. Point de vue d’où l’on peut voir sans être vu, la terrasse boisée de ce jardin suspendu fut un théâtre de fantaisies où tous les coups étaient permis.
Acteurs locaux, architectes, designers et artistes ont collaboré dans l’aménagement et l’utilisation du jardin pendant l’été afin de mettre en œuvre des synergies durables, tournées vers l’après 2015. Au travers d’une approche artistique et expérimentale, Mons invisible a abordé les problématiques de la place de l’humain et de ses aspirations sociales, spirituelles et créatives dans la genèse de la ville.
Fin 2015, l’association Jardin suspendu a été crée par un groupe de Montois bien décidés à garder ouvert ce lieu privilégié. Les modalités d’une “réouverture publique informelle” ont été fixées avec l’accord du bourgmestre avec un support matériel et financier de la Capitale Européenne de la Culture Mons 2015.
Mons invisible, ConstructLab, Mons 2015 -
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L’Île de la Réunion,
Des manières exotiques de se réunir
Ce n’était pas exactement une réunion ; c’était une île. Un temps de rencontre, une assemblée spontanée, loin de la rationalité du monde. Il n’y avait pas d’objectif ni de conclusion à ces drôles de réunions. Ça commençait par un temps de silence pour entendre le jardin. Était placé au centre de l’Agora un sujet, une question, une idée et l’on écoutait ceux qui parlaient et même de ceux qui ne parlaient pas. L’enjeu de l’Île de la Réunion était de chercher comment faire entendre des voix dans le bruit de la ville. Jouer avec les mots, en finir avec les discours, parler pour rien dire, se faire porte parole des oiseaux, bref mettre de la vie sur la voie publique.
Mons invisible en chiffres
3 semaines de chantier
4 mois d’ouverture et plus si affinité,
22 constructeurs, du Portugal, d’Allemagne, d’Autriche, d’Italie, de France, de Suisse et de Hollande
18 m3 de bois,
19 cabanes pour des résidants de toute l’Europe,
500 planches et 3500 vis pour construire l’agora,
combien de litres de sueur ?
3 euro-volontaires, incroyablement volontaires,
11 stagiaires devenus pros de la visseuse,
20 publications instagram,
3 cuisiniers,
94 recettes de cuisine,
9 tartes meringuées,
23 cuissons de pain au levain,
128 pizzas au four à pain,
300 litres de café,
beaucoup de caisses de bières,
quelques douches à l’eau froide,
on n’a pas compté les nuits à la belle étoile.
1 balançoire,
2 toilettes sèches,
1 sauna,
1 ruche,
3 poules,
1 chat qui croque les poubelles la nuit,
des centaines d’oiseaux
et combien de Montois ?!
pleins de fêtes qui font pas trop de bruit,
1 très grosse fête,
3 voisins pas contents,
1 petit jardin réouvert pour l’été,
10 000 voisins contents.
